Le 31 octobre, entre les enfants qui se gavent de bonbons, les enseignes recouvertes de fils de coton effet toiles d’araignée et les déguisements à base de faux sang ou de jolies têtes de mort à la « Día de los Muertos », Halloween a perdu tout son charme macabre à réveiller les morts.
Pourquoi Halloween ne fait plus peur ? La faute, dira-t-on, à la commercialisation des « produits dérivés Halloween », soit une industrialisation de la fête nous amenant à acheter un paquet d’objets de couleur orange, noire ou blanche… Un essaim de friandises et d’accessoires nous suit et nous poursuit à chaque instant de notre vie quotidienne, dès la fin du mois de septembre, jusque dans les enseignes et les supermarchés. Or un Halloween authentique reste une nuit dont on ressort frissonnant et fatigué – étant avant tout une célébration nocturne, avis aux insomniaques et autres habitants de la nuit –, effrayant et effrayé.
Nous faisons face, actuellement, à une tendance boulimique de films d’horreurs. Comme si, en 2017, le spectateur devait se gaver de films et séries de zombies (Dernier train pour Buzan, The Walking Dead), de momies, vampires et autres entités plus ou moins monstrueuses pour avoir sa dose de frissons. Serions-nous devenus accros à l’adrénaline ? Le monde est-il devenu trop fade et monotone ? Avec une place de plus en plus importante laissée au numérique et au virtuel, les monstres font désormais partie de notre quotidien sans plus nous surprendre. Cela aux dépens de notre imagination, qui n’est désormais plus sollicitée mais écrasée par une avalanche d’images de plus en plus choquantes qui peuplent notre vie de tous les jours. Dans ce cas, comment se renouveler ? Comment retrouver la force de surmonter sa peur, toquer à une porte et exiger des bonbons tout en faisant planer la menace d’un sort ?
Que ce soit en essayant de ressembler à une jolie sorcière ou à un squelette sexy ; en s’habituant, face à une multiplication de films d’horreur à l’affiche, aux ficelles dites « classiques » du cinéma au point de les banaliser ; en oubliant que les enfants peuvent rêver et faire des cauchemars, mais qu’ils peuvent surtout imaginer un univers tout entier consacré à la peur… Une chose est sûre : pour ne pas laisser Halloween tomber entre les sabots doux et pailletés des licornes, il faut jouer le jeu et accepter d’avoir peur.
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